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Ce fut avec beaucoup de difficulté que Gary se tira du lit ce matin là. A ses côtés, Regan dormait toujours. Elle avait pris sa journée pour compenser le fait d'avoir travaillé durant toute la journée de samedi. Et comme à son habitude, les robes de ses clientes avaient été terminées et livrées à temps pour leur soirée de bienfaisance. Gary mit en route le café et se doucha le temps qu'il se fasse. Que n'aurait-il pas donné pour pouvoir passer quelques minutes supplémentaires aux côtés de Regan, la regarder dormir et la serrer dans ses bras. Mais la réunion avec Jonathan Rading ne pouvait pas attendre. Deux toasts et un bol de café plus tard, Gary déposa un baiser sur les lèvres de Regan, s'attarda quelques secondes dans la chambre puis ferma sans bruit la porte d'entrée. Lorsqu'il passa dans le hall, Peter Norton lui souhaita une bonne journée, le suivant néanmoins des yeux avec un air soupçonneux.
- Monsieur Rading vous attend dans son bureau, dit en guise de bonjour la secrétaire du patron. - Merci Angela. Gary frappa à la porte et entra sans attendre de réponse. Il s'arrêta quelques instants sur le seuil, étonné par le nombre de personnes qui se trouvaient dans la pièce. Il s'assit sur le siège que lui montrait Jonathan Rading et attendit qu'il ait terminé de lire ce qu'il tenait en main pour connaître la suite. Deux des quatre hommes qui se trouvaient là ne lui étaient pas inconnus. Il s'agissait de deux avocats employés par la société, dont l'un se nommait John Malone. Les deux autres, compte tenu de la similitude de leurs costumes, devaient également en faire partie. Jonathan se décida enfin à parler. - Gary, voici quatre avocats de chez Spencer, Marks and Harolds. Je les ai appelés samedi afin d'essayer de faire la lumière sur un fax que j'ai reçu vendredi. - Quel genre de fax ? - Un fax anonyme me rappelant une affaire qui date d'une quinzaine d'années, répondit-il en le montrant à Gary. Tu t'en souviens ? Gary parcouru le document des yeux. Il traitait à première vue de l'affaire de pots-de-vin qui avait entaché la réputation de la société de nombreuses années plus tôt. A l'époque, il n'était encore qu'un employé parmi tant d'autres, tout juste engagé dans l'entreprise comme intérimaire. Mais il avait du se soumettre à un interrogatoire comme chacun de ses collègues et on l'avait surtout interrogé sur des conversations qu'il aurait pu surprendre durant son travail. Finalement, cinq employés avaient été arrêtés et trois d'entre eux avaient été condamnés. Gary reposa le papier et hocha la tête. - Qu'est-ce que vous en pensez ? demanda-t-il à Jonathan. - Pour l'instant pas grand chose. C'est pourquoi j'ai demandé à nos avocats de s'en occuper. Ils vont faire des recherches pour essayer de découvrir qui a pu envoyer ce fax. - Nous nous occuperons également de reprendre les archives des interrogatoires et des procès afin de savoir si d'autres personnes avaient pu tremper dans cette affaire. - Et vous pensez à un chantage, une mise en garde ou une plaisanterie peut-être ? demanda Gary à l'homme qui venait de parler. - Il est encore trop tôt pour répondre à cette question. On peut également s'attendre à ce que cette personne prenne de nouveau contact. - C'est pour cette raison que j'ai décidé de te mettre au courant Gary, intervint Jonathan Rading. Il me faut quelqu'un de confiance pour garder un œil sur cette affaire pendant que je ne serais pas là. C'est pourquoi je veux que tu sois tenu au courant de la progression des recherches et que tu aides autant que possible nos avocats. Cette enquête est ta priorité durant ma visite de nos succursales. Gary hocha la tête. Bien que cette affaire ne soit peut-être qu'une mauvaise blague, il aurait préféré que Jonathan puisse s'en occuper lui-même. Mais cette visite annuelle des succursales était programmée depuis longtemps et était très importante pour la vie de la société. - Bien monsieur, dit Gary. Je vous tiendrai au courant le plus souvent possible. Quand partez-vous ? - Dès cet après-midi. Je commence par notre société de San Diego. Jonathan Rading se leva et raccompagna les avocats jusque dans le hall. - Voici mon numéro personnel à n'utiliser qu'en cas qu'extrême urgence. Pour tout le reste, voyez avec Gary. - Comme vous voudrez monsieur Rading, mais comme je vous l'ai dit, nous aurions préféré qu'aucun employé de votre firme ne soit mis au courant. N'importe qui pourrait être à l'origine de cette affaire. - J'ai toute confiance en Gary, s'impatienta Jonathan Rading. Il n'aurait aucune raison de faire ressortir cette histoire. Et maintenant vous m'excuserez, j'ai encore du travail. Jonathan retourna à son bureau. Gary ne s'y trouvant plus, il s'informa auprès de la secrétaire. - Il avait un coup de téléphone à passer. Il m'a demandé de vous dire qu'il vous rejoignait de suite. Assis à son bureau, Jonathan triait quelques documents en attendant Gary lorsque son regard se posa sur la photographie de son fils. - Richard, c'est décidé. En rentrant de mon voyage d'affaires, je prendrai les dispositions nécessaires pour que Gary me succède à la tête de l'entreprise quand je prendrai ma retraite. A défaut de voir mon fils me succéder, je verrai mon fauteuil occupé par son meilleur ami ... Message modifié le 07/01 à 23:45:39 par Centaurus. |
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Le médecin légiste Katty Carpase était arrivée à la morgue vers six heures du matin. A cette heure là, les bureaux étaient occupés uniquement par le gardien de nuit qui terminait son service deux heures plus tard. Suivant les évènements de la nuit, quelques ambulanciers pouvaient faire leur apparition le temps de décharger un corps de leur véhicule et de l'entreposer dans la chambre froide. Cette nuit-là avait été apparemment calme. Un seul pensionnaire occupait ses nouveaux appartements. A première vue, il s'agissait d'un SDF tué d'un coup de couteau dans le cœur. Katty prit le dossier que les ambulanciers avaient laissé au gardien et le lut en examinant le corps. D'après les premiers éléments, l'homme était âgé d'une cinquantaine d'années. Il avait été retrouvé par une patrouille dans une petite rue près de Time Square, allongé dans un tas de détritus. L'arme du crime n'avait pas été retrouvée mais il s'agissait probablement d'un couteau à longue lame étant donné la profondeur de la blessure. L'homme n'avait aucun papier d'identité mais portait autour du cou une petite chaîne à laquelle pendait une alliance. Katty referma le dossier et fit une moue habituelle, comme à chaque fois qu'elle recevait un corps non identifié. Le plus dur pour elle dans ce métier était de ne pas réussir à trouver la famille du défunt, ce qui signifiait que l'enterrement serait anonyme. Comme à son habitude, elle demanderait aux policiers chargés de l'affaire de faire le maximum pour trouver ne serait-ce que le nom de son nouveau locataire. Katty se rendit dans la salle de repos, se fit un café bien fort, le premier d'une longue série dans cette journée, puis se décida à faire l'autopsie du sans-abri.
A sept heures, alors qu'elle terminait ses conclusions sur ce meurtre, le téléphone sonna. L'inspecteur Henry Pullet lui demanda s'il pouvait passer la voir en milieu de matinée pour l'affaire du gamin mort dans le cybercafé. - Il s'appelait Tommy, inspecteur ! lui indiqua Katty en guise de remontrance. - Oui c'est ça, Tommy. Désolé ma belle, mais on vient juste de me parachuter sur cette affaire. Je me demande bien pourquoi d'ailleurs. En tout cas, les parents posent des questions et voudraient pouvoir enterrer leur fils dans les plus brefs délais. Alors faut que je passe pour voir ce que vous avez trouvé là-dessus pour leur donner quelques réponses. - Bien, venez vers dix heures. J'ai eu le temps de faire les analyses préliminaires samedi matin mais la fusillade de samedi m'a pris tout le reste du week-end. Je ferai la suite des tests avec vous. - Bien, c'est d'accord pour dix heures. - Inspecteur ? C'est à votre tour de rapporter les croissants. - Pas de problème doc'. Mais préparez-moi un bon café. Katty Carpase raccrocha en souriant. Elle connaissait Henry Pullet depuis qu'elle avait été nommée médecin légiste en chef du comté de New York. Durant de nombreuses années elle avait fait équipe avec lui sur des affaires de meurtres plus sordides les unes que les autres. Puis un beau jour, il lui avait annoncé qu'il ne s'occuperait plus de ce genre d'affaires et elle avait du se résoudre à oublier ses humeurs désagréables, ses remarques machistes et son abominable odeur de cigarette. Et par-dessus tout son talent d'investigation. Henry Pullet était l'un des policiers les plus efficaces qu'elle ait rencontré. Tenace, il n'avait de cesse de rechercher les auteurs des crimes dont l'enquête lui était confiée, ne songeant à se reposer qu'une fois le travail terminé. Henry Pullet était donc plus qu'un simple collègue de travail. Une confiance solide et durable s'était tissée entre eux et c'est pourquoi Katty était ravie quand il lui arrivait de passer à la morgue. L'horloge indiquait sept heures et quart. Cela lui laissait le temps d'autopsier les deux derniers des sept corps qui lui étaient arrivés samedi en début de soirée, après une fusillade dans le Bronx, mettant aux prises deux clans rivaux. "Ennemis sur Terre, mais pourtant même punition pour tous, pensa-t-elle en ouvrant les casiers réfrigérés. Quel gâchis !" Elle pensa à son jeune frère qui devait avoir le même âge qu'eux et pria le ciel pour ne jamais le voir arriver sur un brancard. |
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Henry Pullet avait passé un week-end exécrable. Il était donc de très mauvaise humeur lorsqu'il arriva au commissariat ce matin là. Il traversa le hall sans dire un mot et le portique de sécurité sans dire un mot et alla s'affaler dans son fauteuil. En face de lui, Allan avait l'air joyeux. Il répondait gaiement à un coup de téléphone, probablement de sa fiancée. Henry se versa une grande tasse de café et se plongea dans ses papiers. Allan l'apostropha vivement après avoir raccroché.
- Eh Henry, comment s'est passé ton week-end ? - Super ! répondit celui-ci sur un ton bourru ne laissant aucun doute sur le sens de sa réponse. Et toi, comment va Emma ? continua-t-il en désignant le téléphone d'un geste de la tête. - Elle va très bien. On va très bien, se reprit-il en souriant de plus belle. Mais le coup de fil, ce n'était pas elle. C'était Johnny, un indic de Brooklyn. Un nouveau chargement de puces électroniques doit arriver dans la semaine. Je vais mettre en place une souricière. - Formidable. Tu m'invites ? - Je crois que le patron a autre chose pour toi, dit Allan. Henry se retourna et vit le chef lui faire signe de venir. Allan lui lança un clin d'œil et décrocha de nouveau le téléphone. Henry vida alors sa tasse et se dirigea résigné vers le fon de la pièce. - Ferme la porte, lui dit Bob Tomasson lorsque Henry pénétra dans son bureau. Henry s'exécuta puis s'assit sur le siège que lui désignait son patron. - Henry, j'ai besoin d'un petit service. - Je vous écoute chef, répondit celui-ci respectueusement, tout en s'attendant au pire. - Vendredi soir, un jeune garçon est mort dans un cybercafé, après avoir joué toute la journée. D'après les premières constatations, il a été victime d'une crise foudroyante d'épilepsie. - J'en ai entendu parler ce week-end, mais je ne vois pas ce que … - J'allais y venir, le coupa Bob Tomasson. Il se trouve que ses parents sont amis avec un des adjoints du maire. Ils sont très choqués et la mère a du être emmené à l'hôpital. Elle est sortie ce matin. Ils souhaiteraient que la légiste rende le corps le plus rapidement possible. Ils veulent aller l'enterrer dans le Maine, là où habite la famille de la mère. Apparemment, ils retourneraient s'installer … - Chef. Qu'est-ce que je viens faire là-dedans ? - Allez voir la légiste puisque vous la connaissez bien et débrouillez-vous pour que cette affaire soit traitée rapidement. Je ne veux pas recevoir un nouvel appel de l'adjoint au maire. - Enfin une mission intéressante, maugréa Henry en se levant. - Henry ! - Oui chef ? - Vous vous êtes reposé ce week-end ? Vous avez une tête à faire peur." Henry se retint de claquer la porte et sortit sans répondre. Si une chose l'énervait bien dans ce métier, c'était d'être obligé de faire plaisir aux politiciens. Il retourna à son bureau et décrocha le téléphone pour appeler Katty Carpase. |
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Lorsque Regan se réveilla, le soleil était déjà haut dans le ciel. Elle tourna la tête vers la partie du lit désormais vide et soupira. Gary était évidemment déjà parti travailler. Elle se leva à contrecœur et se rendit pieds nus dans la cuisine. Rien ne laissait entrevoir que quelqu'un d'autre avait passé la nuit ici. Si Gary avait pris un petit-déjeuner avant de partir, il avait fait sa vaisselle et tout remis en place. Aucune de ses affaires ne traînait non plus dans le salon. C'était comme s'il n'avait jamais mis les pieds ici ou qu'il avait décidé de ne jamais revenir. Son estomac faisant des siennes, Regan se dirigea vers le frigidaire et vit le message inscrit sur le petit tableau noir. "J'ai passé une magnifique soirée. Je t'aime. A ce soir". Ces phrases la remplirent de joie. Elle aussi avait passé une soirée merveilleuse, de loin la meilleure depuis des années. Elle avala tranquillement un jus d'orange et deux toasts de confiture et retourna dans sa chambre. Sur sa table de nuit trônait la bague que Gary lui avait offerte la veille. Elle la contempla quelques instants, se remémorant l'émotion qui l'avait submergée quand il l'avait passée à son doigt. Puis reprenant ses esprits, elle retira sa chemise de nuit et entra dans la salle de bains. La chaleur de l'eau s'engouffra dans tout son corps et Regan s'attarda de longues minutes sous le bouillant jet de la douche, pensant déjà au retour de Gary en fin d'après-midi. Elle enfila son peignoir et se demanda ce qu'elle allait bien pouvoir faire de sa journée. Elle n'avait pas l'habitude d'avoir un jour de congé et pensais déjà qu'elle pouvait de toute façon retourner travailler dès cet après-midi.
- Non c'est hors de question" dit-elle tout à coup, reprenant ses esprits. Elle décida donc d'aller déjeuner dans Central Park avant de se rendre au Museum of Modern Art qu'elle voulait visiter depuis longtemps. Elle enfila une robe à fleurs qui la mettait gracieusement en valeur et prépara son "panier pique-nique". - Dommage que Scott soit déjà parti en vacances, j'aurais bien voulu le voir pour lui dire qu'il avait eu raison de me conseiller de ne pas baisser les bras. Et j'ai bien fait de l'écouter. Elle rêva de nouveau durant quelques minutes, espérant avoir tout comme son frère enfin trouvé la personne avec qui elle allait faire sa vie. Elle savait que Scott sortait avec une de ses collègues mais ne l'avait jamais rencontré, même s'il lui en avait souvent parlé. Elle savait aussi que Julia avait une fille, et que Scott arborait un grand sourire à chaque fois qu'il en parlait. Il ferait un très bon père, elle en était sûre. Bien meilleur que fut le leur en tout cas … Regan termina ses préparatifs et décida tout de même d'appeler sa boutique pour s'assurer que les filles s'en sortaient toutes seules. Puis tout à fait rassurée, elle sortit enfin de son appartement. Lorsqu'elle passa au rez-de-chaussée, Peter se leva prestement de son fauteuil pour lui dire quelques mots. Mais Regan se contenta de lui lancer un joyeux "bonjour Peter" et sortit de l'immeuble avant qu'il n'ait eu le temps de la rejoindre. Elle ne voulait pas discuter de Gary avec lui aujourd'hui. Elle tourna au coin de la rue et se dirigea gaiement vers son coin préféré de Central Park. A l'intérieur, Peter se rassit devant son bureau, l'air renfrogné, ce qui ne lui arrivait pas souvent. Il fallait absolument qu'il parle à mademoiselle Clark. Il fallait qu'il la prévienne qu'il avait aperçu un type louche traîner à proximité de l'immeuble durant toute la matinée. Il valait mieux qu'elle ne rentre pas toute seule en pleine nuit. Ils avaient dit dernièrement à la télévision que les agressions étaient beaucoup plus fréquentes en été. ----------------------- L'homme réajusta son pardessus et enfonça sa casquette sur la tête avant de lui emboîter le pas. Il se tiendrait à distance raisonnable jusqu'au bon moment. Il sourit. La journée était belle, tout comme sa proie ... |
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Et pendant ce temps là, à Vera Cruz ...
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Dans leurs bureaux de chez Spencer, Marks and Harolds de la 4ème Avenue, les avocats s'activaient. Sitôt rentrés de leur réunion avec monsieur Rading, ils avaient sortis de leurs armoires une pile de dossiers haute comme un étage et s'étaient organisés pour se répartir les tâches. Cela faisait maintenant trois heures qu'ils épluchaient les dossiers sans aucune piste intéressante à se mettre sous la main. La plupart des employés de l'époque étaient des pères de famille sans histoire et même les trois hommes qui avaient été condamnés avaient été jusque là sans reproche. Ils avaient apparemment été attirés par l'appât du gain, suite à des problèmes financiers, mais ils n'étaient pas des criminels de nature. Quant aux minutes du procès, il faudrait probablement plusieurs jours pour tout décortiquer. Mais rien ne laissait présager que d'autres personnes avaient pu passer à travers les mailles du filet. Par contre, cinq personnes avaient été arrêtées, et deux d'entre elles avaient été disculpées. Il faudrait donc commencer par creuser de ce côté là. John Malone avait noté les noms et les adresses de ces cinq personnes et avait chargé un stagiaire de vérifier s'ils habitaient toujours au même endroit et dans le cas contraire de trouver leur nouvelle adresse. Puis il prit le téléphone et appela un de ses collaborateurs, parti à la bibliothèque pour essayer de trouver quelques indices sur l'envoi de ce fax.
Quand il raccrocha quelques minutes plus tard, il avait la mine des mauvais jours. L'enquête à la bibliothèque ne donnait rien. Des centaines de personnes y venaient chaque jour et le personnel ne pouvait pas se souvenir de tout le monde. Il y avait des habitués qui venaient régulièrement, surtout des étudiants et des journalistes à la recherche de livres pour leurs devoirs ou d'archives pour un article, mais la plupart des gens venait à raison d'une à deux fois par mois. Bien sûr, le retrait de documents ou la consultation d'archives numérisées était soumis à un traitement informatique. Mais plusieurs dizaines de personnes avaient retiré des documents ce jour là, et rien ne pouvait laisser présager que la personne ayant envoyé ce fax en faisait partie. Le fax en lui-même était en accès libre. Il suffisait de disposer d'une simple carte téléphonique pour s'en servir. Bref, il n'y avait aucun indice. Tout ce qu'ils savaient, c'était que le vendredi 4 à 17H23, quelqu'un s'était servi de cet appareil pour envoyer un fax à Jonathan Rading. Le repas du midi venant d'être livré, les trois avocats arrêtèrent temporairement leur lecture pour sortir de leur emballage la nourriture chinoise qu'ils avaient commandée. L'atmosphère était pesante. L'affaire semblait impossible à résoudre en l'état des choses et il leur semblait qu'ils perdaient leur temps. Ils s'installèrent donc confortablement à la table de réunion pour déguster leur repas. La prochaine saison des Knicks fut leur principal objet de préoccupation durant les trente minutes qui suivirent, jusqu'à ce que Bruce, le stagiaire, revienne avec ses résultats de recherche. Les trois hommes condamnés étaient sortis de prison il y avait maintenant quatre ans et deux d'entre eux étaient décédés. Le troisième habitait toujours New York, à la même adresse, tout comme les deux hommes qui avaient été disculpés lors du procès. "Cela fait donc trois suspects potentiels à tenir à l'œil", se dit John Malone. Malheureusement, il déchanta très vite lorsque Bruce leur apprit que deux d'entre eux étaient partis en vacances depuis au moins une semaine. Le seul qui était en ville en ce moment était Philip Gardner, mais il était employé par une entreprise qui n'avait pas fermé ses portes ce jour là avant 16H30. Travaillant à l'autre bout de la ville, il était peu probable qu'il ait eu le temps de se rendre à la bibliothèque pour l'heure d'envoi du fax. Mais en espérant que la circulation soit fluide, ce n'était pas impossible. John Malone remercia le stagiaire et décrocha de nouveau le téléphone. Il demanda à son collaborateur de vérifier si le nom de Philip Gardner se trouvait sur la liste des personnes ayant emprunté un ouvrage entre cinq et six heures de l'après-midi. Si ce n'était pas le cas, il mettrait cette affaire de côté en attendant une éventuelle autre manifestation de cet anonyme. Vingt minutes plus tard, il avait sa réponse. Aucun Philip Gardner n'apparaissait sur la liste. John s'apprêtait à raccrocher lorsqu'il entendit à l'autre bout de l'appareil : "Par contre, Gary Eastbridge était là à dix-huit heures !". John Malone posa le combiné et sourit enfin. Message modifié le 17/01 à 12:36:16 par Centaurus. |
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Henry Pullet poussa la porte du bâtiment de la morgue et passa devant le gardien sans prendre la peine de montrer sa plaque. Celui-ci lui fit un petit signe de la tête et se replongea dans ses papiers. Un peu plus loin, Henry tapa machinalement le code d'accès à l'entrée de la zone protégée et pénétra dans un nouveau couloir. Deux portes plus tard, des odeurs mélangées de formol, d'eau de javel et de mort parvinrent à ses narines. Le bruit d'une scie métallique se fit entendre, suivi de divers récipients pris puis reposés sur un chariot. Henry passa un sas dans lequel il accrocha sa veste et s'arrêta devant un lavabo pour se laver énergiquement les mains avant d'enfiler des gants. Il poussa alors une nouvelle porte et entra enfin dans le frigo. La température y était plutôt fraîche mais il avait l'habitude depuis le temps qu'il venait là. Il regarda à droite et à gauche pour apercevoir Katty Carpase et se dirigea vers elle. Lorsqu'elle se retourna, Henry lui lança un petit paquet blanc.
- Ils viennent tout juste d'être faits. Vous avez préparé le café ? - Bonjour à vous aussi inspecteur. Comment allez-vous ? Pullet sourit sans répondre et se dirigea vers la pièce de repos. Il versa du café dans deux gobelets et s'assit dans un fauteuil. Katty le rejoignit immédiatement, prit deux sucres et mélangea son café dans lequel elle trempa un morceau de croissant. - Alors inspecteur, qu'avez-vous encore fait pour avoir l'honneur d'une mission aussi importante ? - Figurez-vous qu'il paraît que je suis celui qui vous connaît le mieux doc'. Le chef s'imagine donc que je vais pouvoir vous mettre la pression pour que vous terminiez le travail au plus vite. - Pourquoi cette affaire là en particulier ? - Les parents ont des relations haut placées qui font peur au patron. Katty sourit un instant et vida son gobelet. Elle attrapa une chemise cartonnée qu'elle avait apportée avec elle et la passa à Henry. - Voici mes premières constatations, relevées lorsque l'on m'a amené le corps. Les quelques convulsions signalées par le propriétaire du cyber-café, la raideur immédiate du corps et la phase de coma sont des signes d'une crise d'épilepsie. Néanmoins, celle-ci a été particulièrement rapide et foudroyante. L'autopsie nous en apprendra peut-être plus. - Espérons. La thèse de l'épilepsie n'a pas l'air de convenir aux parents. Ils retournèrent dans la salle et s'approchèrent d'une table sur laquelle reposait le corps de Tommy. Un assistant arriva avec un chariot et une multitude d'outils et aida Katty à enfiler ses gants. - Nous sommes le lundi 7 juillet, il est 10H30. Je suis le médecin légiste Katty Carpase. Autopsie de Tommy Preston, 17 ans, décédé le samedi 5 juillet vers 19H15. Je suis aidé de Kevin Folley, assistant à la morgue. L'inspecteur Henry Pullet est également présent. Katty posa le magnétophone à côté d'elle, prit un scalpel et commença son travail. Message modifié le 24/02 à 17:29:00 par Centaurus. |
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